Les arbres

Le règne des Gymnospermes débute à l'ère secondaire, au Trias, et atteint son apogée, au Jurassique, représenté par les Résineux. La plupart des familles ne sont connues aujourd'hui qu'à l'état fossile, mais le plus grand ordre, les Conifères, s'est conservé dans sa quasi-totalité.  Comme l'indique leur étymologie (Gymnos : nu et Sperma : graine), elles produisent des ovules nus, non renfermés dans un ovaire. Les fleurs unisexuées sont réunies en cônes, constituées de bractées et d'écailles ligneuses (pommes de pin).

Avec l'arrivée des plantes à fleurs, les Angiospermes, il y a 140 millions d'années, la fleur atteint la perfection, adaptant tous ses organes à la reproduction. L'ovule est cette fois-ci enfermé dans un ovaire, cavité close qui le protège des attaques extérieures. Celui-ci, quelque peu transformé, donnera à la graine (ovule fécondé par un grain de pollen) les meilleures conditions de survie et de développement.

Si de nombreux arbres portent des fleurs unisexuées (fleurs mâles et femelles séparées) d'autres en revanche portent des fleurs bisexuées ou hermaphrodites (pourvues à la fois d'organes femelles : pistil et d'organes mâles : étamines).

Fleur Hermaphrodite...

        Quand les fleurs unisexuées sont portées par des pieds différents, on parle d'espèces dioïques (If, Saule, Peuplier...). Au contraire, l'espèce est monoïque, lorsqu'elle porte à la fois les fleurs unisexuées des deux sexes (Épicéa, Sapin, Bouleau, Chêne...) ou hermaphrodite lorsqu'elle porte des fleurs hermaphrodites (Merisier, Tilleul, Érable...)

        Les fleurs hermaphrodites seraient théoriquement capables de se reproduire par autopollinisation (autogamie), mais la nature semble répugner cette autofécondation et met en place plusieurs obstacles : décalage dans le temps de la maturité du pistil et des étamines, empêchement physique du pollen à atteindre l'organe femelle, autostérilité, avortement de l'un ou l'autre organe sexuel...

La pollinisation se fait principalement par l'intermédiaire du vent (anémophile) ; les grains de pollen étant alors munis de sacs aériens. Pour compenser le caractère aléatoire de ce procédé, les arbres émettent de grandes quantités de pollen. Les "pluies de soufre"au printemps ont étonné plus d'un promeneur. Alors que les fleurs soumises à l'anémophilie sont discrètes, petites et peu colorées, celles qui s'en remettent aux insectes pour la dissémination du pollen (entomophilie), développent les organes de l'enveloppe florale (sépales et pétales), les colorent ou les parfument. A la recherche du nectar, les insectes se charges de pollen et pollinisent ainsi les fleurs en passant de l'une à l'autre.

La graine, issue de la fécondation de l'ovule par le grain de pollen, est soumise à la dissémination qui s'effectue souvent grâce au vent. Insérées dans un cône et protégées par une enveloppe dure, les graines des résineux sont généralement munies d'une aile qui les fera planer à la moindre brise lorsque les écailles s'ouvriront sous l'effet de la chaleur.

Quant aux feuillus, la graine protégée dans un fruit (parois transformées et développées de l'ovaire) est munie des inventions les plus diverses qui faciliteront sa propagation par le vent. Saule et Peuplier parent leur fruit d'un épais duvet laineux qui assure le transport sur des kilomètres, les samares de l'Érable, du Frêne ou de l'Orme sont pourvues d'ailes allongées ou circulaires et tous les enfants connaissent bien sûr le planeur à l'hélice du Tilleul.

Dans certains cas, ce n'est pas la graine qui est transportée, mais le fruit. Trop lourd pour s'abandonner aux caprices du vent, il tombe par terre à proximité de l'arbre et y germe, à moins qu'un animal ne s'en régale ou le transporte plus loin. Les fruits constituent une bonne part de nourriture des animaux (écureuil, mulot, geai...), mais certains les oublient dans leurs cachettes, contribuant ainsi leur dissémination.

Baies et drupes colorées de certains arbres (Sorbier, Cormier, Merisier,...) attirent les oiseaux qui en sont très friands. Les graines, protégées par des mucilages contre les sucs digestifs de l'oiseau, seront rejetées (donc disséminées) avec les excréments. Citons encore l'exemple de l'Aulne : ses graines pourvues de petits sacs d'air peuvent rester plusieurs semaines à la surface de l'eau voyageant au gré du courant.

source : univers-forestier.com